La santé mentale des jeunes : un enjeu de société, toustes concerné·es
Les enjeux autour de la santé mentale des adolescent·es et des jeunes adultes ne sont pas neufs.
Avec la pandémie COVID-19, les choses se sont aggravées et ont laissé des traces, fragilisant encore plus le bien-être, et la santé mentale individuelle et collective des jeunes.
Ce projet est l’occasion de revenir sur des situations de vie et sur de nombreux sujets qui préoccupaient les jeunes et les impactaient déjà bien avant la crise et qui se sont renforcés après la pandémie : la communication entre générations, l’insécurité vis-à-vis des perspectives de vie, l’éco-anxiété, l’échec, la liberté de choix…
L’enquête HBSC 2022 (SIPES-ULB) montre que les élèves du 2e et 3e degré de l’enseignement secondaire (14-18 ans) étaient 27,4 % à avoir un faible niveau de bien-être et 16,6 % à présenter un risque de dépression. Selon l’enquête Belhealth de Sciensano, elle aussi réalisée à l’automne 2022, 30 % des personnes de 18 à 29 ans étaient susceptibles d’avoir un score positif pour l’anxiété généralisée.
Partant de ces constats qui ont interpellé tant les professionnel·les de la santé mentale, de la promotion de la santé, que les responsables politiques, le projet « Tal’Seum? Quand les jeunes parlent de santé mentale » met le focus sur la question de la santé mentale chez les grand·es adolescent·es et les jeunes adultes (16-25 ans) en région bruxelloise. Pour lever les tabous, pour sensibiliser afin d’agir individuellement et collectivement pour un mieux-être.
« Santé mentale, santé vitale »
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit la santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
A la Ligue Bruxelloise pour la Santé Mentale, nous définissons la santé mentale comme « une composante essentielle de la santé, permettant à chacun·e d’être en lien avec soi-même, de vivre avec les autres, de faire face aux difficultés de la vie, d’investir son environnement, de créer, de participer et contribuer à la vie en société, y compris de façon atypique ».
Pourtant, face à la santé nous ne sommes pas toustes égaux·ales. De nombreux déterminants individuels, sociaux et structurels affectent positivement ou négativement la santé mentale. L’âge, le genre, l’accès à un logement, à de l’emploi, à une scolarité de qualité, à des soins de santé, à de l’information, avoir une bonne alimentation, pratiquer une activité physique, le soutien de la famille ou des amis, le sentiment d’appartenance à la communauté… sont autant de facteurs qui peuvent engendrer des conséquences néfastes sur la santé : angoisse, anxiété, dépression, perte de lien social, déni du risque, comportements préventifs et curatifs à risques, inefficaces ou nocifs…
Agir en faveur de la santé mentale implique dès lors des actions sur le plan individuel mais aussi familial, scolaire, communautaire, politique et sociétal.
L’adolescence : un âge de la vie important
L’adolescence est une période de la vie marquée par des bouleversements rapides : physiques, sociaux, émotionnels. Le corps évolue, l’identité et l’image de soi se construisent, les habitudes et les comportements s’affirment, les relations amicales et amoureuses se dessinent, ainsi que la séparation avec la figure parentale et son autorité, la recherche d’un foyer, le premier emploi… Face à cette période de transition, les adolescent·es doivent composer avec plus d’autonomie et assumer davantage de responsabilités, à plusieurs niveaux et en peu de temps.
Il est dès lors normal que la santé mentale en prenne un coup et que l’on se sente stressé·e, anxieux·se, déprimé·e, qu’on ait des difficultés à gérer ses émotions… Une bonne santé mentale est un élément inhérent et essentiel à la santé, comme l’est une bonne santé physique. Prendre soin de son bien-être, de sa santé mentale, devrait être aussi spontané et naturel que recourir à des soins médicaux ou faire appel à de l’aide lors d’un accident ou quand on se blesse.
Agir « par et pour » les jeunes
Ce projet s’inscrit dans une démarche de promotion de la santé, qui vise à donner des outils pour permettre à chacun·e d’agir favorablement sur sa santé. C’est ce que l’on appelle l’empowerment. De l’empowerment participatif impliquant et mobilisant les jeunes pendant tout le processus, de la définition des objectifs à la co-construction des contenus de ce projet de santé aux accents artistiques.
L’empowerment et la participation s’enrichissent et se renforcent donc mutuellement. En offrant des espaces de parole et d’échanges, en créant des moments de soutien mutuel et de cohésion, en initiant une démarche de co-construction avec les adolescent·es, nous espérons que le projet « Tal’seum? Quand les jeunes parlent de santé mentale » participe à une meilleure compréhension autour des enjeux sur la santé mentale des jeunes, pour lever les tabous et agir en faveur d’un mieux-être mental.
En naviguant dans cette exposition virtuelle, à travers les diverses salles et ressources proposées, vous découvrirez les récits et les témoignages des participant·es sur leurs difficultés vécues et ressenties, mais aussi leurs revendications et leurs recommandations. Nous espérons qu’elles inspireront et seront entendues afin d’offrir à toustes les jeunes bruxellois·es un contexte plus favorable à leur bien-être, que ce soit au sein des institutions (école, université, travail) ou de la société en général. Un travail à poursuivre dès aujourd’hui et sur le long terme…